Montréal, 15 mai 2020

Communiqué de presse

Publication de l’IEDM sur l’énergieDes lacunes importantes sur les perspectives d’électrification du Québec

Nous souhaitons corriger certaines informations avancées dans le cahier de recherche L’énergie au Québec – Quel rôle pour le gaz naturel dans un contexte d’électrification? publié par l’Institut économique de Montréal (IEDM) le 13 mai. Que ce soit au sujet des surplus d’Hydro-Québec, de l’électrification des transports ou de la production d’électricité au Québec, l’auteur n’utilise pas les bonnes données et ne tient pas compte de toutes les évolutions technologiques que connaîtra le secteur de l’électricité dans les prochaines années. Nos précisions à ce sujet ont été transmises avant la publication à l’IEDM, qui a choisi de ne pas en tenir compte.


Le volume d’électricité disponible d’Hydro-Québec est largement supérieur à ce qui est avancé par l’IEDM

Premièrement, dans sa publication, l’IEDM a choisi de se référer à un article du Journal de Montréal publié en octobre 2019 afin d’évaluer la nature des surplus d’Hydro-Québec – qui y sont estimés à 18 TWh. Pourtant, en novembre dernier, nous avons publié des données officielles à ce sujet dans notre Portrait des ressources énergétiques. Nous y expliquions que « la capacité de production des centrales d’Hydro-Québec et de ses autres sources d’approvisionnement dépasse les besoins de l’entreprise de plus de 40 TWh d’énergie disponible par année ». Avec cette énergie, l’entreprise pourra alimenter le développement économique du Québec et contribuer davantage à la décarbonation des marchés voisins en signant de nouveaux contrats d’exportation à long terme.


Nous avons suffisamment de puissance pour électrifier les transports

Deuxièmement, l’IEDM se base sur de mauvaises hypothèses pour remettre en question la capacité de notre réseau d’assurer la recharge d’un nombre important de véhicules électriques pendant la pointe hivernale. En effet, nous avons évalué les données de plus de 500 bornes de recharges installées chez nos clients au cours des jours de grand froid. Nous sommes arrivés au constat que l’augmentation de la consommation d’électricité de ces clients pendant les quelques heures les plus critiques de la pointe est d’au maximum 1 kW par véhicule – et non de 7 kW, comme l’évalue l’auteur. De plus, il n’est pas prévu que tous les véhicules lourds en service au Québec soient convertis à l’électricité. Pour ce type de véhicule, plusieurs autres pistes sont explorées, par exemple l’hydrogène propre, qui pourrait être produit au Québec à partir de l’eau et de notre hydroélectricité. À court terme, les biocarburants sont très prometteurs, et de nouvelles entreprises s’intéressent déjà au Québec en vue d’y établir une production soutenue.


L’efficacité énergétique et les avancées technologiques soutiendront l’électrification

Troisièmement, dans le chapitre où est abordée la capacité de production d’Hydro-Québec, l’auteur ne tient pas compte des efforts en efficacité énergétique en cours ni des avancées technologiques qui se déploient déjà et qui permettront à Hydro-Québec de gérer la pointe de demande associée au chauffage électrique.

L’électrification de l’économie sera évidemment accompagnée de nouvelles mesures en efficacité énergétique qui se déploieront dans les prochaines années. Comme le rapporte l’État de l’énergie au Québec de HEC Montréal, une publication pourtant largement citée par l’auteur, ce potentiel pourrait être de plus de 20 %, selon une évaluation technico-économique de Transition énergétique Québec. À Hydro-Québec, plusieurs exemples de ces efforts sont déjà en marche, comme la filiale Hilo, le programme Gestion de la demande de puissance ainsi que différentes solutions pour nos clients d’affaires.

Des nouvelles technologies joueront également un rôle croissant dans la gestion de la pointe, comme le stockage d’énergie, la production solaire distribuée et la domotique.


La production éolienne du Québec bénéficie de la complémentarité avec l’hydroélectricité

Enfin, s’il est vrai que la production éolienne est caractérisée par son intermittence, il importe de préciser qu’un service d’équilibrage nous permet d’assurer la livraison de 40 % de la capacité des éoliennes installées au Québec en hiver et de 30 % en été. Contrairement à ce qu’affirme l’auteur, cet équilibrage permet des livraisons stables d’électricité, ce qui nous permet d’en tenir compte dans nos prévisions de puissance disponible lors des pointes.


Au Québec, le potentiel de production d’électricité à partir de sources renouvelables est élevé

Bien que les efforts en efficacité énergétique constitueront la première nouvelle source d’approvisionnement en électricité d’Hydro-Québec au cours des prochaines années, la production à partir de sources renouvelables pourrait être augmentée si les besoins le justifiaient. L’auteur se contente de citer le potentiel hydroélectrique, mais d’autres filières pourraient être exploitées, comme l’éolien ou le solaire photovoltaïque, dont le potentiel est élevé sur notre territoire. De nouvelles technologies de plus en plus accessibles pourraient même permettre à nos clients de fournir de l’électricité à Hydro-Québec, que ce soit grâce à la batterie de leur véhicule électrique ou à leurs panneaux solaires.

En conclusion, nous tenons à souligner qu’il est dans l’intérêt collectif que les réflexions sur l’électrification du Québec et de notre économie soient basées sur des informations factuelles et impartiales.

 

Pour information :

Hydro-Québec
514-289-5005

 

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