Montréal, 21 mai 2015

Communiqué de presse

Le sens de la mesure

Vendredi dernier, le chroniqueur et journaliste Jean-Jacques Samson reprenait à son compte une série d’informations erronées véhiculées en vase clos au sein du réseau QMI, informations qui ont pourtant été publiquement rectifiées par Hydro-Québec.

Utilisant un titre sensationnaliste, « Hydro égorge ses otages », un titre n’ayant par ailleurs aucun rapport avec les enjeux discutés et la situation québécoise, M. Samson donne ainsi à penser qu’il a perdu le sens de la mesure.

De simples vérifications auraient pourtant permis au journaliste de présenter la situation telle qu’elle est, basée sur des faits vérifiés, publics et déposés auprès des différentes instances gouvernementales et règlementaires.

Sur les dividendes

M. Samson mêle indistinctement l’année financière du gouvernement du Québec et celle d’Hydro-Québec en plus de confondre les chiffres. Il écrit que, pour l’exercice financier de 2014, le gouvernement avait demandé des dividendes de 2,85 milliards $ et qu’Hydro-Québec lui a remis 3,35 milliards $. Cela est erroné : pour l’exercice financier 2014 qui s’étend du 1er janvier au 31 décembre, Hydro-Québec a versé au bénéfice de l’ensemble de la collectivité québécoise, un dividende de 2,5 milliards $, soit 75% du résultat net de 3,38 milliards $. Pour 2015, le journaliste écrit qu’Hydro-Québec « a versé 3,25 milliards au gouvernement ». Voilà qui est surprenant puisque l’exercice financier est toujours en cours et Hydro-Québec n’a pas encore versé de dividende au gouvernement.

Le taux d’intérêt

Le journaliste parle aussi d’un taux d’intérêt « usuraire ». Encore une fois nous sommes surpris : le taux d’administration (pas d’intérêt) de 14,4% est pourtant parmi les plus bas taux en pareille matière, et le plus bas parmi tous les autres distributeurs canadiens et entreprises de services publics. À titre d’exemple, ce taux est bien en deçà de celui d’autres entreprises comparables dans l’industrie de l’énergie : NB Power (19,56%), Manitoba Hydro (16,08%), BC Hydro (19,60%). M. Samson ne le mentionne évidemment pas. De plus, il ne fait pas état du fait que ces frais couvrent non seulement les frais d’administration, mais également les frais associés aux coûts de recouvrement, ce qui demeure d’intérêt public puisque les sommes qui ne sont pas payées par un client doivent être assumées par l’ensemble de la clientèle.

Les « trop-perçus »

M. Samson reprend à son compte des informations erronées véhiculées par le même journal sans que ne soit considérée en contrepartie la position d’Hydro-Québec. Ce qui est appelé à tort des « trop-perçus » reste au contraire des écarts de rendement qui s’accentuent lorsqu’Hydro-Québec réalise des gains d’efficience. En fait, chose assez contradictoire pour un chroniqueur qui se préoccupe des dépenses publiques, il est fait reproche à Hydro-Québec d’être plus efficace que prévu, en réalisant notamment sur une base annuelle des gains d’efficience supérieurs à ce qui avait été anticipé. Cette explication mathématique est annuellement déposée à la Régie de l’énergie et est disponible sur son site Web.

Malgré tout, la même chronique contient une affirmation à l’effet qu’Hydro-Québec appellerait « trompeusement gains d’efficience » (sic) les revenus additionnels liés aux hivers froids. Ce sont plutôt deux choses différentes qu’une simple lecture des états financiers aurait permis de rectifier. Rappelons que ces états financiers sont disponibles chaque trimestre sur le site d’Hydro-Québec et qu’ils font l’objet d’une présentation à la presse.

Les prix sur les marchés de pointe

M. Samson conclut en expliquant qu’Hydro-Québec « a acheté de sa sœur [Hydro-Québec Distribution] à des prix qui ont atteint jusqu’à 19,79 cents le kilowattheure, de l’électricité produite au coût de 2,01 cents le kilowattheure ». Ici, on dénote une certaine méconnaissance des règles de marché qui régissent les ventes sur les marchés de pointe en Amérique du Nord. Encore une fois, la chronique fait abstraction des informations rapportées publiquement par Hydro-Québec en réponse d’ailleurs à un article publié dans le même journal. On compare deux prix qui ne se comparent pas. S’il faut comparer le prix demandé par Hydro-Québec Production à certaines heures de pointe hivernale (19,79 cents), c’est avec le prix offert par d’autres producteurs d’énergie, au même moment et dans le même marché, lors des périodes de pointe et de forte demande de puissance. À titre de référence, les prix sur le marché de New York pendant certaines heures de pointe avoisinaient les 27 cents du kilowattheure. Hydro-Québec Production, qui fait des affaires dans toutes les juridictions avoisinantes et pas seulement au Québec, s’est révélé être le fournisseur le plus compétitif et, en conséquence, le meilleur choix.

Hydro-Québec a le plus grand respect pour le travail de la presse en général et demeure l’entreprise qui fait l’objet de la plus grande couverture au Québec. Même si l’entreprise s’attend à ce qu’un journal ou son chroniqueur critique ses activités, elle est en droit de s’attendre par ailleurs à un traitement journalistique approprié.

Isabelle Thellen
Chef – Affaires publiques et médias
Hydro-Québec

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