3 juillet 2019

Erreurs sur Hydro-Québec dans la lettre d’une lectrice

Cette lettre ouverte a été publiée en version anglaise dans l’édition du 30 juin du Central Maine, en réponse à une lettre de Meg Sheehan publiée le 16 juin dans le même média.

Au Québec, les projets hydroélectriques sont élaborés dans le respect de l’environnement et des communautés locales.

La question du méthylmercure dans les réservoirs d’aménagements hydroélectriques est importante. Bien que nous comprenions qu’elle puisse soulever des inquiétudes pour les communautés établies à proximité des barrages, il est essentiel de ne pas laisser la désinformation et les propos alarmistes déformer la réalité. C’est malheureusement l’approche qu’a choisie Meg Sheehan, coordonnatrice de la campagne Mega Dams Resistance, dans sa récente lettre publiée dans ces pages (« Mills’ shameful veto of CMP bills », le 16 juin).

Passons en revue quelques faits scientifiques.

  • Il n’existe aucun cas connu d’empoisonnement au mercure chez les consommateurs de poissons pêchés au Québec. Aucun.
  • Tous les poissons contiennent naturellement du mercure.
  • La mise en eau d’un réservoir provoque une augmentation temporaire de la teneur en mercure de la chair des poissons. Au Québec, ce phénomène est bien connu et documenté. Depuis des décennies, il fait l’objet d’un suivi rigoureux en collaboration avec les autorités de santé publique..

Mme Sheehan fait allusion à une étude de l’Université Harvard portant sur le projet des Muskrat Falls, bien que celui-ci ne soit pas réalisé au Québec et ne relève pas d’Hydro-Québec. Cette étude appliquait un nouveau modèle de prévision de l’exposition au mercure des communautés locales qui n’a pas été scientifiquement validé et dont les résultats ne cadrent pas avec les données que les scientifiques d’Hydro-Québec recueillent et étudient depuis plus 40 ans. Les teneurs en mercure mesurées au sein des communautés autochtones du Québec sont plus faibles aujourd’hui qu’avant la construction de nos barrages.

Au fil de décennies de développement hydroélectrique au Québec, des campagnes ont sensibilisé les communautés à la présence de mercure dans la chair des poissons et des guides de consommation ont été produits dans plusieurs langues autochtones par Hydro-Québec en collaboration avec les autorités de santé publique et les communautés elles-mêmes. L’étude de Harvard ne tient pas compte de l’impact de telles mesures de santé publique.

Malheureusement, les critiques de l’hydroélectricité québécoise, une énergie à faibles émissions de gaz à effet de serre qui peut nous aider à lutter contre les changements climatiques, font désormais leurs choux gras de cette étude.

Anne-Marie Prud’homme
Communicatrice scientifique, Affaires publiques,
Hydro-Québec
Montréal, Québec

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